fbpx

Billet spirituel : Priez en tout temps (Luc 21 : 36)

En ce début 2022, nous vivons le cœur lourd, nous demandant où va l’humanité…
La dévastation, la souffrance des personnes dont la vie est bouleversée par le conflit russo-ukrainien, sont immenses. Nous sommes exposés au sentiment d’impuissance, au flot des images déversées par les médias et les réseaux sociaux, à la tentation du repli sur soi ou de l’enchainement de la haine. Au point que certains s’interrogent : à quoi bon prier, n’est-ce pas une forme de résignation ?

La prière, pourtant, nous rend à la conscience de Dieu, du monde, de soi : de Dieu qui a vaincu le mal, de sa présence à nos côtés et de sa puissance transformatrice ; « des forces secrètes du bien qui est semé »[1] par chacun ; de soi, car nous nous y découvrons sujets unifiés et libres.

Prier, c’est s’arrêter, oser l’intimité d’un silence, d’une présence. S’extraire de la fascination du pire, de la tyrannie des impressions du moment, pour s’ouvrir à une juste compassion.

C’est aussi mettre une garde à notre cœur, car appeler la paix nous dispose à la recevoir, et à faire la paix en nous-même et autour de nous. C’est même « un acte de résistance véritable face à la déshumanisation qu’engendrent toute guerre et toute violence. Continuer à voir dans son adversaire un être humain […] c’est refuser de se laisser entraîner dans l’aveuglement de la violence »[2].

Prier, enfin, c’est aussi réentendre notre appel à prendre soin d’autrui, et recevoir la force du Christ pour engager nos forces dans ce qui sera juste pour chacun : des actions de solidarité, des engagements collectifs, une réflexion sur nos valeurs essentielles à la veille des élections présidentielles…

Restons ancrés dans la prière, « compagne de fortune et d’infortune. Pour temps de paix, de guerre et de fatigues. C’est une maison pour tenir dans l’espérance »[3]

Supplions le Christ qu’il nous apprenne et la sagesse de nous en remettre à Lui, et le courage d’y engager nos capacités de décision et d’action.

[1] Pape François, Enc. Fratelli tutti, n. 196
[2] Pierre Blanzat, pasteur de l’Église protestante unie de France
[3] Véronique Margron, Présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France.

Aller au contenu principal