A Marines, une petite ville du Val d’Oise, on rencontre un prêtre heureux. Le père Martin Tachoires le dit lui-même, d’emblée : « Cela fait sept ans que je suis curé. C’est une joie d’être curé, c’est une grâce. »
Tout petit déjà, dès 7-8 ans, il voulait être prêtre. Vocation précoce, qui a été mûrie au fil du temps, qui s’est structurée et dessinée plus nettement à la fin de l’adolescence – une entrée au séminaire après une école de commerce, l’ordination il y a 15 ans, différentes expériences avec notamment la Pastorale des jeunes. Et puis, il y a sept ans, l’arrivée à Marines comme curé. Impressionnante, cette première charge de paroisse… Quelle pastorale mener ? Quelle attitude adopter avec l’Equipe d’animation pastorale ? Quel curé être ?
Pasteurs selon mon cœur
Dans le cadre de la Pastorale des jeunes, son évêque lui avait demandé de suivre la formation Pasteurs selon mon Cœur. Il n’avait pas charge de paroisse alors : l’expérience était donc un peu déconnectée de la réalité. Mais, devenu curé, il a décidé de tenter l’expérience, de mettre en pratique ce qu’il avait vu, appris, à Pasteurs selon mon Cœur, d’en faire sa pastorale. Après un an à écouter ses paroissiens, à apprendre à les connaître, il s’est lancé. Malgré certaines réticences, il a convaincu a entraîné son Equipe d’animation pastorale et l’aventure a débuté !
« Pour moi, c’est vraiment une très belle aventure, la transformation pastorale, nous dit-il. C’est une super aventure de curé, de prêtre : ça valorise la mission du curé de paroisse. J’étais décidé à vouloir faire tout ce que je pouvais et à me sanctifier dans ma vie de prêtre, de curé. Avec la transformation pastorale, la paroisse peut devenir un lieu de conversion, les gens peuvent s’y impliquer dans la joie. Il y a beaucoup d’amour qui peut être vécu, l’Eglise peut croître. »
Bienveillance et confiance
Sa première impression de Pasteurs selon mon Cœur lors de la formation ? La bienveillance, la « marque » d’Alpha, l’influence anglo-saxonne peut-être. En tout cas quelque chose qui correspond bien à l’Evangile et un cadeau bienvenu pour les prêtres.
« Ce climat de bienveillance, d’encouragement, on en a vraiment besoin, confie-t-il. J’ai beaucoup aimé l’estime que les personnes qui animent Pasteurs selon mon Cœur avaient pour les prêtres, pour le sacerdoce, une action de grâce pour notre ministère. Cela nous rappelle la beauté de notre sacrement, de notre ordination. C’est bon d’être entouré de gens qui s’en réjouissent et qui sont reconnaissants du don qu’on fait de notre vie. Ils ont un a priori vraiment positif sur les prêtres et donc ils nous font confiance. Ils savent qu’on peut faire de belles choses. »
Cette bienveillance imprègne d’ailleurs son ministère, sa relation avec son Equipe d’animation pastorale, les « disciples » de son ministère. On le sent enthousiaste pour son équipe. Il se réjouit de pouvoir compter sur eux, de pouvoir porter avec eux le projet de la paroisse. « Il y a moins le côté hiérarchique, souligne-t-il. Et pourtant, je n’ai pas l’impression que mon autorité soit diminuée ou altérée… On avance ensemble, chacun dans sa mission. »
Priorité à la mission
Pour lui dont la priorité est la mission, lui qui estime que « le Christ est pour tous et il faut qu’on aide les gens à le rencontrer », Pasteurs selon mon Cœur lui a donné les outils dont il avait besoin pour aller vers les gens, jusqu’aux plus éloignés, essayer de les accueillir. « Je n’ai pas trouvé mieux que cette pastorale pour amener les gens au Christ », dit-il. C’est un élément très important de son ministère, avec du porte-à-porte par exemple, ou bien l’église ouverte les jours de brocante pour accueillir, répondre aux questions.
Et un ministère qui porte des fruits, des personnes autrefois éloignées de l’Eglise qui s’en rapprochent, qui rejoignent même les plus engagés de ses paroissiens – comme cette dame autrefois catholique devenue bouddhiste qui, rencontrée sur le marché de Noël, a retrouvé le chemin de l’Eglise grâce aux échanges avec le père Tachoires et sa nouvelle équipe, grâce à Alpha qu’elle a suivi avec enthousiasme. Deux fois par an en effet (pour « être toujours en état de mission » comme le dit le Pape François), un couple Foyer d’accueil, Louis-Marie et Maulde, organise dans la paroisse un parcours Alpha, avec l’aide et l’engagement d’un nombre important de bénévoles.
Alpha
« Si nous n’avions pas Alpha, je ne suis pas certain que je ferais une mission de rue, nous dit-il. La mission de rue, c’est bien s’il y a quelque chose après pour ceux qui sont intéressés. Et avec Alpha, on sait qu’il va sûrement se passer quelque chose de bien pour eux. Ils vont être hyper bien pris en charge. Il y a des gens qui vont les aimer, qui vont s’occuper d’eux…
La paroisse de Marines, c’est 34 villages dans le Parc naturel régional du Vexin français, au nord de Paris. Lorsque le Père Antonio, le nouveau vicaire, est arrivé, le père Tachoires a vu l’importance qu’ils soient sur la même longueur d’ondes en matière de pastorale. C’est ainsi qu’Antonio a suivi à son tour l’an dernier Pasteurs selon mon Cœur. Lui aussi a beaucoup aimé la formation, et depuis, ils parlent le même langage, ils se comprennent : « On sait qu’il faut aller vers les gens, qu’il faut les accueillir, ce sont des fondamentaux sur lesquels on est d’accord », souligne le père Tachoires.
Garder le cap
Le père Tachoires est bien conscient que les acquis sont fragiles, qu’il faut toujours se remettre en question, toujours persévérer. Et plus que tout, il importe de garder le cap, sa priorité : sa vie de prière. Le piège serait de penser qu’il y a des choses qui fonctionnent, qu’il n’est plus vraiment nécessaire de prier. « Ce serait le début de la fin, estime-t-il. Il ne faut pas se dire que, parce qu’il y a de bons outils en place et des paroissiens qui s’activent, on peut se relâcher, moins prier. »
Il ne veut pas non plus faire de telle ou telle pastorale une idéologie : « Ce qui prime, c’est vraiment l’union au Christ. Et puis voir où l’Esprit Saint nous guide. C’est ça la priorité. »
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